Deer Hair Bass Flies

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Après une (trop) longue pause dans ma pratique de montage de mouche, et surtout dans celle des bugs pour le Black Bass, j’ai enfin retrouvé le chemin de l’étau.

Alors je suis loin de maîtriser le sujet, mais je m’y plonge vraiment à fond, la pêche de l’achigan à grande bouche devient petit à petit ma pratique numéro une.

Je partage ainsi mes deux dernières créations, en m’inspirant de deux livres majeurs ( Deer Hair Flies de Tim Jacobs et Super Bass Flies de Pat Cohen) dans ce milieu si confidentiel en France qu’est le Bass à la mouche, ainsi que des réalisations de haute couture du maître français, Jacques Bordenave.

Je commence à mieux tasser les touffes de poils de cervidés, il va falloir que je travaille dur sur la répartition homogène et symétrique de ces pincées de poils colorés.

Blackbass, mouches et camaraderie.


Fin août, Julien, Richard, Jean Marc et moi nous retrouvons au bord de l’eau, plus précisément sur les berges d’un joli réservoir à l’eau cristalline et aux herbiers denses.

Une fois de plus, le partage d’un bon moment de camaraderie est toujours générateur de bons souvenirs, que l’on se remémorera avec plaisirs le moment venu.

Ce réservoir, nous le connaissons pour y avoir déjà pêcher l’année passée à la même époque. Et de cette première expérience, nous avions appris, à nos dépens, que pour faire du gros Bass, il fallait pêcher avec des mouches qui brassent de l’eau.

Les plus petits se font prendre assez vite avec une mouche de type worm et petits poppers.

Finalement, le premier gros blackbass est pris par Jean Marc, le maître des lieux.

Juju et moi arrivons à faire monter quelques petits et moyens Bass, mais on remarque que si un gros Bass est dans le secteur, les plus petits cessent la chasse engagée contre notre mouche, par peur de se faire bouffer une fois pendus à notre hameçon.

Juju se fait casser sa pointe justement par un big one qui a engamé le petit Bass piqué au bout de sa ligne.

Puis c’est au tour de Richard, qui pique un moyen et pour lequel, arrivé à deux ou trois mètres du bord, se fait gober par un très gros Bass. Dans l’action, le gros Bass se pique aussi sur la mouche ! Le combat est… original, et d’une mouche, il nous fait deux poissons, dont le plus gros de la journée !

Pendant ce temps là, Jean Marc est en mode compétition, et il enchaîne Bass sur Bass.

Juju se défend bien aussi, et nous sort quelques jolis poissons au popper.

De mon côté, je m’obstine à vouloir sortir un très gros, mais rien n’y fait, même avec des mouches à brochet.

Finalement, avec un gros popper en mousse, je parviens à énerver un gros blackbass qui me livre un superbe combat tout en force. Juju m’assiste pour le mettre à l’épuisette, et ce n’est pas superflu vu la taille du poisson !

La journée touche déjà à sa fin, encore un excellent moment passé au bord de l’eau entre copains, avec une bonne bouffe faite de grillades et de salades, et de « bibite fresche » !

Merci à Jean Marc pour nous avoir une fois de plus ouvert les portes de se petit coin de paradis halieutique.

Coup du soir, Espoir !!!


En cette belle journée d’avril, je me décide finalement à aller faire un tour au bord de l’eau. Pour ces deux jours de repos à la campagne, j’ai calé dans le fond du coffre ma St Croix Imperial Fly en neuf pieds soie de cinq. Ne sachant pas si la température de l’eau a suffisamment augmenté ces derniers temps pour un éventuel début de période de reproduction chez notre cher Monsieur Black Bass, je me suis donc alléger au maximum, et je me suis donc mis en mode « rotengle en surface ».

Le vent est finalement assez fort, et il m’est impossible de voir la moindre activité en surface. pas top, mais qu’importe, je suis à la pêche !

La règlementation étant particulière sur ce plan d’eau publique, il est possible donc de pêcher l’achigan du 1er avril au 30 avril, avant de laisser place à la période des amours du 1er mai jusqu’au 31 juin.

Après avoir visité les habituelles zones de reproduction, aucun bass ne se trouvent sur les nids. Je coupe ma pointe en 12 centièmes plutôt typée truite en rivière pour mettre une pointe en 4 X en fluorocarbone d’une quarantaine de centimètres. J’y noue un petit streamer en marabout noir et hackle grizzli, et je commence ma prospection,

Au bout d’une petite demi-heure, un premier petit bass croque mon streamer, que je remet à l’eau immédiatement. Les yeux sont normaux, tout est normal.

J’arrive sur un autre spot, je commence à nouveau à peigner la zone, et je manque coup sur coup trois semblant de touches, pas franches. J’insiste et je fini par piquer… une belle branche morte d’un saule. Voyant parfaitement ma mouche, je grimpe dans l’arbre, je coupe proprement avec la scie de mon inséparable couteau Suisse cette branche, et je parvient à le récupérer.

C’était moins une, mais j’ai pu sauver mon seul streamer légèrement lesté que je puisse lancer efficacement avec ma soie de 5.

Je continue à longer le bord de l’eau, lorsque j’aperçois, dans une petite percé d’un dédale de branches, un beau Black Bass, à l’affut.

Impossible d’effectuer un faux lancé pour bien présenter la mouche, j’opte pour un lancer un arbalète, qui me permet de faire tomber ma mouche à quelques centimètres du bass. Ce dernier se décale, s’approche, puis attaque ce petit leurre parfaitement présenté, il est pendu !

Là commence un combat comme je n’en n’aie jamais vécu  !!! Je bride à mort le poisson pour ne pas qu’il gagne de terrain, il n’y en a pas ! Il parvient à partir à gauche alors que la St Croix est pliées en deux et qu’elle travaille bien sur toute la longueur du blanck. Le frein de mon Vosseler DC2 est parfaitement bien réglé, mais le bass se loge dans un amas de branche.

Pas le choix, j’ôte rapidement mes chaussures, mes chaussettes, je retrousse comme je peux mon pantalon et j’entre dans l’eau. J’ai l’impression d’être Tom Sawyer, les pieds dans les débris végétaux, en train de tout faire pour capturer ce poisson, et le remettre à l’eau aussitôt.

J’attrape ce fagot de branches, je libère le Bass, et le rodéo continue ! Finalement, je parviens à le faire passer une fois devant moi, et je réussi à l’attraper par la bouche !

Black Bass pris dans une trouée de branches

Black Bass pris dans une trouée de branches

C’est un magnifique Black Bass, qui n’est pas encore concentré sur sa période de reproduction,  et qui affiche une taille d’environ 50 centimètres. Excellent !!!

Une fois remis à l’eau, je me fais un petit bain de pieds à l’eau de l’étang, et je reprends ma marche, le sourire aux lèvres.

Remise à l'eau.

Remise à l’eau.

Le temps s’est déjà bien écoulé, il me faut partir, mais finalement, mon petit coup du soir a été parfait !

Vivement début juillet que je puisse retourner sur ce plan d’eau pour tenter une approche plus en surface.

Quand la soie de #7 est de sortie.


Depuis plusieurs jours, la pluie ne cesse de tomber sur la France. Et qui dit pluie, dit augmentation du niveau des eaux, et donc pêche à la mouche à vue compliquée.

Je fais le bilan des rivières Berrichonnes autour de chez moi, rien. Aucune n’est pêchable, c’est du chocolat au lait qui coule un peu partout ! Mais étant amateur de thé, je suis plutôt à la recherche du coin de pêche où, à défaut de pêcher dans une eau cristalline, la turbidité ne soit pas trop importante.

J’ai en mémoire un étang peu profond, dont la visibilité ne dépasse pas les 40cm, mais franchement, ce n’est pas le moment de faire la fine bouche, d’autant que, il y a deux ans, j’avais réussi à y pêcher trois black-bass aux leurres.

Je prends donc la route vers ce plan d’eau, en espérant que l’ouverture récente du carnassier ne va pas encombrer le coin de « bouchonneur »…

Il est 08h00 du matin, les seuls « bouchonneurs » sont tous les uns sur les autres, bien loin de mon terrain de jeu !

Mais aussitôt sortie de la voiture, j’entends un bruit, que dis-je, un vrai ramdam !!! J’ai l’impression qu’un concours de plongeons s’est improvisé sur les berges des étangs alentours ! Mais chose étrange, je ne vois rien… Bref, je parts en direction de l’étang visé, et chemin faisant, je tombe nez à nez avec les plongeurs du jour.

Explosif !!!

Explosif !!!

Les carpes en folies

Les carpes en folies

Ce n’est pas un concours de plongeons, c’est tout simplement une des plus belles choses que la nature nous offre : les carpes ont commencé leur reproduction, et les belles sont complètement folles, insouciantes, à se rouler les unes sur les autres à ras la berge dans 30 centimètres d’eau ! Un spectacle magique !!!

C'est la fête !

C’est la fête !

Un petit câlin d'écailles.

Un petit câlin d’écailles.

Je continue mon chemin, j’arrive sur le bord du tant espéré étang, l’eau est assez claire, et surtout, la règlementation à évolué, on peut désormais pêcher à toutes les techniques, mais surtout, en NO KILL INTEGRAL !!!

Je cours vers la voiture, gilet, cuissardes, lunettes polarisantes, béret, la St Croix Impérial Fly 9’ #7 avec le Ross Reel, et hop ! C’est partie !

Un petit coin de nature.

Un petit coin de nature.

La prospection est assez rapide, car les spots sont nombreux. La profondeur étant faible, j’utilise un streamer non plombé en marabout noir, cerclé d’un hackle grizzly et de tinsel mirage. Une petite activité de surface, je lance, boum, pendu ! Un beau, très beau gardon,  avec un ventre bien rond, certainement une femelle en attente de la fraie.

Je rentre dans l’eau, je sors la soie, je shoot, deux trois animations, je perçois un léger remous sous l’eau, suivit instantanément d’une résistance dans la canne. Ferrage en règle, c’est assez lourd, bien nerveux, je reprends la soie pour poursuivre le combat avec le moulinet, et hop ! Une belle chandelle !!! Et confirmation, c’est un superbe black-bass !  Je le ramène doucement vers moi, le premier passage près de l’épuisette est le bon, il est au fond du filet !!!

Dans la toile

Dans la toile

42 cm de puissance !

42 cm de puissance !

Retour dans son élément.

Retour dans son élément.

L’avantage de monter ses mouches sur des hameçons avec des ardillons écrasés, c’est que le décrochage est instantané. Je sors mon mètre ruban, et ce magnifique poisson mesure 42 cm tout rond ! Je suis heureux ! Je remets à l’eau mon copain de jeux, en lui souhaitant une période de reproduction prolifique, car si le soleil ne reste pas planqué derrière les nuages encore trop longtemps, ça ne devrait plus tarder !!!

Par la suite, je ferais encore un gardon bien goulu qui gobera un spent bien trop gros pour lui !

L’aiguille tourne trop vite, il est l’heure de rentrer, je laisse les carpes à leurs amours, en espérant revenir dès la fraie des achigans terminée, pour les tenter au popper !!!

P.S.: Les polémiques sur la pêche du Black-Bass à cette période de l’année en France sont récurrentes. Alors pour ce poisson, aucun problème, il n’était pas sur un nid, l’eau est encore froide malgré la faible profondeur des lieux, surtout avec les pluies importantes de ces dernières semaines, et avec des températures nocturnes oscillant entre 2 et 4°C.