Après la partie 1 de l’article retour vers le futur, où j’évoquais une envie irrésistible de pêcher à nouveau la carpe comme à mes débuts, et dont j’avais narrer nos pérégrinations à l’étang de Fosse Noire, dit étang du Domaine de Lancosme, je vais désormais effectuer un retour sur un étang célèbre par le passé, l’étang de Bellebouche.
C’est un étang typique de Brenne, peu profond avec moins de quatre mètres d’eau à la bonde. Les fonds alternent entre des zones sableuses et d’autres vaseuses (vase relativement ferme), sans obstacles, avec de grandes zones peu profondes couvertes de nénuphars. La surface est d’environ cent hectares.

Si cette étendue d’eau est toujours le lieu d’activités d’une base de loisirs estivale, l’activité pêche ne se fait plus. Peu après 2010, peut être depuis 2012, la pêche de la carpe n’a pas été reconduite, après avoir été laissée en gestion privée par la commune de Mézières en Brenne, auparavant régisseuse et exploitante de cette activité. Les carpes trophées ont été revendues par le pisciculteur exploitant l’étang.
Ce récit ne pourra donc trouver un écho présent ou futur.
J’ai connu cet étang en 2000, en plein boom de la pêche moderne de la carpe. La pression de pêche était déjà forte, avec des carpistes venant de toute la France ainsi que du nord de l’Europe comme le Royaume Uni, la Hollande, la Belgique et l’Allemagne.
Avec mon ami Julien, nous y avons pêcher tous les ans entre 2000 et 2003, du printemps à l’automne, du coup du soir jusqu’à 5 jours consécutifs, et essentiellement dans la zone se trouvant dans le premier tiers depuis la digue (du poste 15 au poste 19).

Mais surtout, c’est ici que nous avons découvert les techniques modernes de la pêche de la carpe, par les rencontres de pêcheurs chevronnés dont certains étaient des pionniers de cette pêche. Les montages, les présentations des appâts, les amorçages, et la pêche de nuit tout simplement.

Le facteur qui était déterminant à Bellebouche, c’était le vent. La pluie pouvait aussi apporter un sacré plus, mais le vent pouvait mettre en frénésie les carpes. Et je parle bien de carpe, car lorsque la gestion de la pêche a été confiée à un privé, en 2006 selon les informations, des silures et des esturgeons ont été introduits, et une vidange sauvage en amont a aussi introduit des poissons chats. Hormis une belle tanche ou une grosse brème, quand le détecteur hurlait, c’était une carpe.

Concernant les appâts, nous avons eu de bons résultats avec des bouillettes carnées ou épicées. Et niveau graines, les noisettes tigrées ont également très bien fonctionné. L’amorçage que nous avons pratiqué était une zone délimitée par deux repaires sur laquelle nous dispersions un mélange de bouillettes (mélange des différentes bouillettes avec lesquelles nous pêchions), des noisettes tigrées, du maïs, du chènevis, et du tourteau de maïs. Quatre cannes étaient réparties sur cette zone. Les quatre autres pêchaient en spot avec sur une assiette d’amorçage identique celui de la zone.

Nous n’avons pris qu’une seule carpe commune durant toutes nos sessions. Toutes les autres étaient des miroirs, magnifiques autant par leurs couleurs que par leurs écailles.

Les touches étaient souvent nocturnes. Mais si le vent soufflait en journée, on pouvait enchaîner plusieurs touches pour le plus grand plaisir de combattre du bord des poissons énergiques stimulés par ce gain en oxygène.


En regardant les photos de ses sessions mémorables, souvent partagées avec des copains venu boire un verre avec nous et manger un morceau, je me dis que j’ai eu beaucoup de chance de vivre ces moments et de les partager avec Julien, car désormais, cet étang et ses carpes font partie du passé et de nos souvenirs.


Et croyez moi, nous avons pris beaucoup de plaisir à embrasser les carpes de Bellebouche.
Souvenirs souvenirs.. Belle narration.