Il y a de cela presque un an, je cassais ma tirelire pour m’offrir une petite embarcation, peu encombrante, facile à mettre en place, et surtout, simple d’utilisation, ou la pêche est possible sans a avoir en tête autre chose que : LA PÊCHE !
Vous l’aurez compris, je suis le capitaine d’un magnifique rafiot monoplace appelé float tube. Et je dois bien l’avouer, la pêche prend un tout autre horizon, une autre dimension.
Bref, maintenant que vous savez que je suis riche dans mon coeur et dans ma pêche, mais fauché question blé, entrons dans le vif du sujet.
Le float et la flotte me manquaient beaucoup, et il fallait absolument que je trouve un coin réunissant plusieurs critères, à savoir, me permettre de pêcher le brochet à la mouche, tout en étant installé sur mon float tube.
Après plusieurs repérages, depuis la vue satellite de Google Maps jusqu’aux investigations de terrain, c’est sur un coin de Seine que je me suis jeté à l’eau.
Armé de ma Greys Salt de 9′ soie de #9, je commence par prospecter la rive droite. Les obstacles sont très nombreux, et il est parfois de difficile de lancer son streamer dans ces enchevêtrements de branches et de bois morts. Néanmoins, je fini par avoir une première touche, un petit brochet monte attaquer la queue de mon leurre. Je continue ma progression, et un nouveau petit brochet se manifeste, mais sans attaquer franchement.
Une chose est certaine, s’il y a des petits brochets ici, c’est qu’il y a des parents brochets également qui les ont naturellement mis au monde. Je change de streamer, pour un légèrement plus petit, et un peu plus vif en couleur. Je le prends également un peu plus lesté, pour pêcher un peu plus creux, et accentuer l’animation lors des phases de descentes.
Le secteur est encore long, et je dois bien avouer que si le float tube est un excellent moyen de prospecter avec précision et minutie la plupart des zones de pêche, il faut également reconnaitre que la vitesse de déplacement n’est pas son fort. Je décide donc de rebrousser chemin, en pêchant la rive gauche. La configuration est presque identique, mais il y a moins de bois mort, et il est plus aisé d’atteindre la bordure. (Et ça fait bien trois heures que je palme ! ).
Je repère un spot, une trouée plus précisément, où je peut atteindre la bordure, et ainsi faire évoluer ma mouche le long de la descente en revenant vers ma position. Je lance en deux ou trois faux lancers, le pose ma mouche a moins de 10 cm de la bordure. Légère animation, je laisse la mouche couler, je réitère mon animation, puis je laisse la mouche à nouveau redescendre vers le fond. Au moment de reprendre contact, je sens une résistance. Je ferre, même si dans un premier temps je pense avoir piqué ma mouche dans un bois mort… La canne est merveilleusement pliée, mais rien ne bouge…
Puis, la soie vibre, je ressens nettement des coups de tête, et en continuant à tirer sur ma canne, je vois ma soie partir vers le large. Aucun doute, c’est bien un poisson qui est au bout de ma ligne, je n’en crois pas mes yeux, le blank est complètement cintré, et le poisson me prend de la soie !
Je palme en direction du centre de la rivière, afin de mener le combat sans risquer de voir ce poisson, non identifié à ce moment là, se mettre à l’abris dans un obstacle de bordure.
Je récupère de la soie, le poisson remonte à la surface, et là, le doute s’évapore, c’est bien un brochet qui a engamé mon streamer, et il n’a pas l’air vilain. Le combat est rude, je ne vois pas ma mouche, qui a disparu dans sa gueule armé de quelques 700 dents… A ce moment là, je suis bien content d’avoir mis en pointe un brin en fluoro-carbone en 90/100 (Le PIKE-LEADER de la société Parallelium). C’est très gros, mais c’est hyper résistant.
Le brochet replonge, remonte, passe sous mon float tube, c’est très grisant de le voir dans cette eau relativement claire. Je le loupe à deux reprises pour le saisir comme il faut par le dessous de sa gueule, la troisième est la bonne !!! Ca y est, je le tiens mon premier brochet à la mouche, et en float tube qui plus est !!!
Je remets mon captif du moment en liberté, qui me laisse l’observer une dernière fois avant de repartir vers les profondeurs rassurantes de son lieu de vie.
Je continue mon retour vers la zone de mise à l’eau, sans touche. Peut importe. Je suis heureux, je dirais même HEUREUX, simplement, grandement, me perdant dans les superlatifs qui illustrent ma joie.
C’est certain, je reviendrai.
Vive la pêche à la mouche, vive le float tube !!!